La controverse sur l’effectivité du traitement hydroxychloroquine /azithromycine pour traiter le COVID-19

Par Jacques Pollini, Attaché de Recherche, Département d’Anthropologie, McGill University

Une controverse surréaliste se déroule à l’échelle planétaire concernant l’effectivité de l’hydroxychloroquine, et de la combinaison hydroxychloroquine/azithromycine, un traitement développé par le Professor Raoult de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille, par le repositionnement de médicaments déjà disponibles et bon marché, pour traiter les patients atteints du COVID-19 aux stades précoces de la maladie. D’un côté, des médecins prescrivent ces molécules, séparément ou en combinaison, et observent que leurs patients guérissent. D’un autre côté, les gouvernements et les experts qui les conseillent, en France, au Canada, aux USA et ailleurs, affirment que l’hydroxychloroquine ne devrait pas être prescrite, que c’est un médicament dangereux, et recommandent aux médecins non hospitaliers de ne prescrire que des traitements symptomatiques comme le paracétamol aux personnes atteintes du COVID-19 et non hospitalisées. Des études rétrospective et quelques essais randomisés ont tenté d’apporter des conclusions définitives sur l’efficacité de ce traitement mais sont aussitôt critiquées pour leur  manque de rigueur, pour ne pas poser la bonne question, pour utiliser des données fabriquées, et certaines études sont retirées par les auteurs ou éditeurs. L’implication de ce débat est immense, car si le traitement hydroxychloroquine/azithromycine applique en début de maladie marche, cela signifie que le risque de maladie grave et de décès sont extrêmement faibles voire négligeables, sauf pour les personnes âgées et vulnérables, et qu’il est donc inutile de confiner tout le monde. L’effort de prévention pourrait alors se concentrer sur les aînés et l’économie pourrait continuer de fonctionner.

Cet article est une prise de position sur cette controverse. Il argumente que nombreux sont ceux qui perdent leur bon sens dans ce débat et que tant que les résultats d’essais randomisés fiables ne sont pas disponibles (et ils pourraient ne jamais l’être ou l’être trop tard), les données les plus fiables pour décider comment traiter les patients COVID sont celles produites par les médecins qui traitent ces patients. Or, tous les témoignage et données disponibles, dont plusieurs études revues dans un article récent, convergent pour dire que la combinaison hydroxychloroquine/azithromycine, administrée à des patients COVID à un stade précoce de la maladie, réduit de manière significative le temps de guérison, le risque d’aggravation et d’hospitalisation, et le risque de mort. L’article montre également que toutes les études qui concluent que ces molécules n’ont pas d’effet bénéfique ne posent pas la bonne question s’il s’agit de répondre à cette controverse, puisqu’elles sont conduites sur des patients déjà hospitalisés, généralement sévères et pour lesquels personne ou presque n’a jamais affirmé que ce traitement donne de bons résultats. Ces études ne sont en outre pas randomisées non plus. Leurs résultats sont néanmoins utilisés pour discréditer le traitement, révélant la mauvaise foi ou l’incompétence de ceux qui ont réalisé ou commissionné ces études. J’explique cette situation étrange par l’influence des lobbies pharmaceutiques, pour lesquels le développement et la mise sur le marché de nouveaux médicaments protégés par des copyrights pour traiter les patients COVID serait source de profits très élevés, alors que le repositionnement d’un médicament qui peut être produit de manière générique détruirait cette opportunité. Mais je n’interprète pas cette situation comme étant une sorte de complot diabolique. Je pense, au contraire, que la plupart de ceux qui s’opposent au traitement hydroxychloroquine/ azithromycine sont de bonne fois mais sont piégés dans une vue de la situation qui, une fois établie du fait de l’influence de groupes restreints et justifiée au nom de la rigueur « scientifique », ne peut être remise en cause sauf au prix d’une expérience douloureuse de dissonance cognitive, c’est-à-dire, au prix d’une discordance profonde entre des croyances concernant ce qu’est la réalité et les observations directes de ce qu’est vraiment la réalité. Pour avancer dans ce débat, nous devons nous préparer à faire l’expérience de cette douleur et de cette dissonance, réfléchir sur nos erreurs, réparer les dommages des pertes de vies inutiles, et remettre en question notre vision étroite de ce qu’est la science.  

Le champ de bataille COVID

Je commencerai par une métaphore, dans une tentative d’amener le lecteur à voir la situation pour ce qu’elle est : un défi de la vie réelle auquel nous devons répondre rapidement et collectivement ; pas simplement une question scientifique à laquelle seuls des statisticiens ultra-compétents pourraient répondre. Une situation de la vie réelle à laquelle sont confrontés des millions de patients et leurs docteurs, avec la nécessité de produire une réponse immédiate, de mettre en œuvre cette réponse, et de faire face aux conséquences de cette réponse ; pas simplement de publier dans des journaux scientifiques des preuves définitives de l’efficacité de tel ou tel traitement. Dans cette métaphore, j’appellerai le virus “attaquant”, et le traitement « balle » ou « munition », rappelant ainsi que trouver un traitement signifie identifier une molécule capable de tuer l’agent pathogène, contrairement à des maladies telles les cancers ou diabètes, où les choses ne peuvent être aussi simples. J’appellerai les médecins « défenseurs», les essais randomisés « tests », les traitements placebo « balles à blanc », les études rétrospectives « comptages des décès », et les décideurs, qu’il s’agisse de leaders politiques ou des autorités du secteur de la santé, « Généraux ». L’orage de cytokine, une inflammation du système immunitaire qui peut causer la mort même si le virus n’est plus présent dans l’organisme, sera le « stade zombie ». Et puisque nous sommes « en guerre », comme l’a rappelé six fois le Président Macron en France, dans sa première allocution sur le virus diffusée dans tout le pays, la scène se déroule sur un champ de bataille.

Imaginez donc que vous soyez attaqués et que quelques personnes autour de vous tirent sur les attaquants pour vous défendre. Elles utilisent différentes sortes de balles. L’une d’entre elle tire sur six attaquants et tous sont tués d’après le défenseur, bien qu’un témoin affirme que cinq seulement sont morts. Les autres défenseurs utilisent d’autres types de balles et n’obtiennent pas un tel succès. De nombreux attaquants, chose surprenante, meurent d’eux même, mais pas aussi vite, et ils peuvent faire des dégâts avant de mourir, c’est-à-dire contaminer des gens qui deviennent alors des réservoirs d’attaquants. Une autre chose étonnante se produit: après un moment, les attaquants deviennent des zombies et il n’est plus possible de les tuer avec les munitions disponibles. Avant qu’ils deviennent zombies, ils peuvent devenir très virulents et les balles ne suffisent pas à les tuer. Ainsi, quand ils sont devenus zombies, ils ont déjà fait énormément de dégâts, et puisque personne ne sait comment tuer ces zombies, il est très important de tuer les attaquants avant qu’ils ne deviennent zombies et avant qu’ils ne deviennent très virulents et contaminent beaucoup de gens.

Une fois que vous avez compris cette situation, bien sûr vous aller demander aux défenseurs qui ont l’air de tuer les attaquant à chaque coup : quel type de munition utilisez-vous ? Obtenez en plus pour nous ! Le problème, c’est que le General qui coordonne la défense dit à tout le monde :

 “Je suis désolé mais ce type de balle n’est pas approuvé. Je veux être sûr qu’elle fonctionne, et qu’elle n’est pas dangereuse, en la comparant avec d’autres types de balles et avec des balles à blanc dans un test avant que vous ne l’utilisiez. Peut-être que cette balle ne fonctionne pas et que vous aviez simplement de la chance, donc s’il vous plait attendez qu’elle soit approuvée. Ne vous inquiétez pas, je prends les choses en main en attendant. »  

De votre point de vue de personne attaquée, vous êtes en colère et vous pensez que cette situation est absurde. Vous pensez que vous devriez tout simplement continuer à utiliser ce type de balle et que si le défenseur a simplement eu de la chance, cette chance ne pourra pas durer éternellement et vous finirez bien par savoir avec certitude si cette balle est effective. Vous êtes en colère parce que vous savez que ce type de balle a déjà été utilisée des millions de fois et vous savez qu’elle n’est pas dangereuse. Il est vrai qu’elle n’était pas utilisée contre le même genre d’attaquants et donc quelque chose de nouveau pourrait se produire, mais vous surveillez de près ce qui se passe dans la bataille et vous vous rendriez compte de si quelques choses de mal survenait.

Ainsi est la situation dans laquelle nous étions en Mars. L’attaquant s’appelle Coronavirus SARS-CoV2. Lorsqu’il vous atteint, il vous donne la maladie COVID-19 et vous devenez vous-même un réservoir d’attaquants. Le type de balle qui a tué les six attaquants avec un succès apparent s’appelle hydroxychloroquine/azithromycine. Cette balle est bon marché et peut être fabriquée facilement dans beaucoup de laboratoires dans le monde. Le Général qui dit qu’elle ne devrait être approuvée qu’après un test est un chef du Gouvernement ou de l’administration de la santé. Les Généraux ont cette manière de penser lorsqu’ils ne sont pas au front. Ils deviennent des bureaucrates qui ne peuvent plus voir les choses avec la perspective, pragmatique, des médecins et des malades. Ils ont pris le même type de décision aux USA, en France, au Québec, et en Suisse. Les cinq ou six attaquants qui sont tombés sont des coronavirus SARS-CoV-2 dans une bataille qui s’est déroulée à Marseille, où la munition a été conçue et utilisée pour la première fois, bien qu’une balle similaire, qui s’appelle hydroxychloroquine, ait été mise au point et utilisée en Chine auparavant. Un rapport de cette première bataille à Marseille a été publié en Mars 2020. Après cela, les défenseurs à Marseille ont continué d’utiliser cette balle, pour vérifier qu’elle fonctionne bien et ne présente pas de danger, et environ 99% des attaquants sont tombés, d’après des rapports sur les batailles plus grandes qui se sont déroulées en mars, avril et mai. Pour les 1% d’attaquants qui ne sont pas tombés, il est possible qu’ils étaient déjà devenus zombies. Tout au moins, ils étaient des attaquants déjà assez forts, proches de devenir zombies, et ce n’est pas une surprise si les munitions n’ont pas fonctionné dans leur cas. Ce ne sont pas des balles magiques ; personne n’a jamais dit cela. Il semble juste que ce soient de bonnes munitions et comme tout type de munition, elles doivent être utilisées de la bonne manière, avant que les attaquants ne deviennent trop forts. Et elles ne tuent pas les zombies. Il faut un autre type de munition pour tuer ces zombies.

Beaucoup de défenseurs se sont alors mis à utiliser la munition hydroxychloroquine/azithromycine, dans d’autres batailles. Certain ont enregistré leurs résultats, comme ces défenseurs à New York, au Texas, au Brésil, en Italie, et en France. Il est vrai que l’on ne saura jamais combien d’attaquant ces balles ont tué exactement. Certains ont pu tomber d’eux-mêmes, ou les balles auraient pu être utilisées pour tirer sur les cibles les plus faciles. En théorie, il est possible que ces munitions ne marchent pas et que les attaquants soient tombés pour d’autres raisons. Mais cela n’est que théorique. Ce n’est pas ce que la pratique montre. Après toutes ces batailles qui se sont déjà déroulées, on ne peut qu’en venir à la conclusion assez solide que cette balle fonctionne, sauf si on considère que tous ces défenseurs sont des tricheurs ou des menteurs. Et certains défenseurs, comme ceux du Brésil, ont comparé leur résultat avec ceux d’autres défenseurs qui ont utilisé d’autres types de balles, sur plusieurs centaines de patients. Certains défenseurs ont aussi essayé des munitions légèrement différentes. Ils ont essayé azithromycine, hydroxychloroquine/azithromycine/zinc, azithromycine/zinc, ou hydroxychloroquine/doxycycline, et ils affirment que tous ces types de balles fonctionnent. Ils ont participé à beaucoup de batailles avec tous ces types de balles et accumulé de l’expérience, partageant leurs connaissances. Ils sont tellement confiants vis à vis de ces balles qu’ils déposent maintenant des plaintes et envisagent des procès contre leurs Généraux, qui de leur côté menacent de suspendre leur défenseurs s’ils continuent d’utiliser les munitions non approuvées, tout au moins en France. Bien sûr, chacun a le droit d’être sceptique concernant l’efficacité de ces balles. Mais il ne faut pas oublier que les défenseurs ne travaillent pas tout seul et qu’ils partagent leur expérience. A Marseille, ils sont soutenus par une équipe de 600 personnes. Doit-on considérer que toutes ces personnes sont complices d’une fraude? Se tiendraient-elles derrière leur défenseur en chef si celui-ci n’avait produit que des fausses nouvelles ? Cette interprétation ressemblerait trop à une théorie complotiste! Et qu’en est-il de ces milliers de défenseurs qui utilisent de plus en plus cette munition partout dans le monde?

Essais randomisés?

Acceptons toutefois, malgré tous ces faits conduisant aux mêmes conclusions, qu’il vaut la peine de produire des preuves plus définitives. La manière la plus effective de produire des preuves solides que ces munitions ne marchent pas, si tel est le cas, est de les tester dans ce que l’on appelle des essais randomisés. Dans ces tests, vous devez utiliser la munition et compter combien d’attaquant elle élimine, mais vous devez aussi tirer des balles à blanc, appelées contrôle ou placebo, pour être sûr que vous n’obtenez pas les résultats par chance. Vous pouvez aussi comparer vos balles avec d’autres types de munitions. Il serait très facile d’organiser de tels tests puisque les balles qui ont l’air de fonctionner sont facile à produire. Elles sont en production depuis des dizaines d’années dans de nombreuses usines dans le monde et pourraient être produites en grand nombre, pour les défenseurs afin de renforcer les défenses, et pour les Généraux afin qu’ils organisent beaucoup de tests. Bien sûr, tout le monde veut que ces tests soient organisés, pour identifier les munitions les plus efficaces et avoir la plus grande confiance possible en ces munitions. Mais en attendant, sur le champ de bataille, nous continuons de faire confiance aux munitions que nous utilisons déjà. Nous ne voulons pas que les Généraux nous les enlèvent sans preuve que les défenseurs sont des tricheurs, d’autant plus qu’il n’y a pas d’autre munition disponible. Mais tout cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas de preuves plus définitives.

La chose la plus étrange est que les Généraux, de leur côté, se comportent comme s’ils ne voulaient pas que ces preuves soient produites ! Un seul test a été organisé suffisamment tôt pour que ses résultats soient déjà disponibles. C’était un petit test, et il n’a pas testé la munition qui est considérée la meilleure. Il a testé l’hydroxychloroquine, et non pas l’hydroxychloroquine/azithromycine. Dans ce test, ils ont trouvé que la munition hydroxychloroquine était effective, comparée aux balles à blanc, ce qui est déjà un résultat intéressant, puisque l’hydroxychloroquine/azithromycine est supposée être encore meilleure. Mais les Généraux n’ont pas fait confiance aux résultats. Le test a été fait en Chine alors peut-être ils ont pensé que les chinois ont faussé les résultats ! OK, pourquoi pas! mais alors, les Généraux devraient organiser leur propre test! En fait, ils ont organisé quelques tests mais ils n’ont pas testé l’hydroxychloroquine/azithromycine dans ces tests, ou bien ils l’ont testée seulement sur des attaquants déjà très virulent ou proches de devenir zombie, ou même déjà zombie. C’est le cas même en France, où la munition a été mise au point, où les Généraux continuent de dire qu’elle ne devrait pas être utilisée, et où tout cela a créé une énorme confusion politique. Le test HYCOVID répète le test fait en Chine avec l’hydroxychloroquine seule, tandis que le test COVIDOC n’a pas de traitement témoins, c’est à dire qu’il n’utilise pas de balles à blanc. Les français ont aussi mis au point l’essai international Discovery mais il a le même problème. Il teste l’hydroxychloroquine seule, pas l’hydroxychloroquine/azithromycine. C’est la même chose avec l’essai britannique RECOVERY, dont les résultats préliminaires ont été publiés récemment mais qui ne pose pas la question qui nous intéresse puisqu’il teste l’hydroxychloroquine seule, tout comme l’essai international Solidarity, et l’essais Américain ORCHID. On trouve également des essais sur l’usage prophylactique de l’hydroxychloroquine, dont les résultats montrent un effet positif ou pas d’effet, mais dont les méthodes sont remises en cause et qui ne testent pas la munition la plus prometteuse de toute façon, puisqu’il s’agit encore de l’hydroxychloroquine seule, l’antibiotique n’étant pas recommande en prophylaxie. Un test lancé récemment par un General américain représente une exception notable en ce qu’il teste l’utilisation de la munition hydroxychloroquine/azithromycine pour défendre les patients avant que les attaquants deviennent virulents, c’est-à-dire avant que les patients soient sévèrement atteints et envoyés à l’hôpital. Nous espérons que ce test apportera des preuves fortes concernant l’efficacité de l’hydroxychloroquine/azithromycine mais il arrive un peu tard. Les principales batailles pourraient être terminées quand les résultats arriveront.

Pendant ce temps, les défenseurs continuent d’utiliser l’hydroxychloroquine/azithromycine et de produire des rapports qui, en s’ajoutant, font de plus en plus office de preuve. La bataille la plus récente montre que la munition peut en fait tuer y compris des attaquants assez virulents, sur des patients déjà à l’hôpital, un résultat qui est au-delà de ce qui était espéré. Le problème est que cette évaluation est encore faite en comptant les morts après la bataille. Ce n’est pas un essai randomisé, et ils n’ont pas fait de comparaison avec des balles à blanc. Ils ont juste comparé avec ce qui advenait à des patients qui ne pouvaient être défendus avec ces munitions pour diverses raisons. 14.8% sont morts et 23% ont dû aller en unité de soins intensifs, alors que parmi ceux qui ont été protégés avec la munition hydroxychloroquine/azithromycine, seulement 2.2% sont morts et 6.7% sont alles en soin intensif. Ce résultat est assez impressionnant mais ce n’est pas une preuve définitive que la munition fonctionne, parce que le hasard pourrait en partie expliquer ce résultat. Le problème c’est que maintenant, vu l’expérience accumulée de nombreux défenseurs, les faits montrant que l’hydroxychloroquine/azithromycine fonctionne sont devenus très nombreux, même si ce ne sont pas des preuves définitives. Il est donc de plus en plus difficile de trouver des gens qui acceptent de se faire défendre par des balles à blanc ! Clairement, je n’accepterais pas cette situation moi-même. Et vous, vous l’accepteriez? Ainsi, il est possible que les essais randomisés ne soient jamais conduits et que les Généraux continuent de dire que la munition ne marche pas tandis qu’elle continuera de sauver les gens sur le champ de bataille.

Les Généraux, en fait, ont commencé eux aussi à compter les morts sur le champ de bataille. Ils utilisent la même méthode qu’ils ont décrié pour défendre leurs propres conclusions. Mais ils ne comptent pas ce qu’il faudrait compter pour avancer dans ce débat. Ils utilisent l’hydroxychloroquine pour tirer essentiellement sur des zombies ou des attaquants virulents qui ont déjà envoyés les patients à l’hôpital, alors qu’on a vu que cette munition n’est pas efficace sur les zombies et doit être utilisée aussitôt que les attaquants sont là et avant qu’ils soient virulents, pour éviter l’hospitalisation. Les Généraux ont compté les morts dans les hôpitaux aux USA, dans l’état de New York, dans la ville de New York, à Manaus au Brésil, et même au niveau international, pour voir si les gens défendus avec  hydroxychloroquine ou hydroxychloroquine/azithromycine sont mieux protégés, alors que ceux qui ont mis au point cette munition ont expliqué qu’elle doit être utilisée AVANT que les attaquants soient virulents et envoient leurs victimes à l’hôpital. Je sais, je me répète, mais cela a été dit tant de fois par tant de monde mais c’est comme si personne ne voulait l’entendre! Tout cela est tout simplement insensé! 

Ensuite, il y a un autre problème, et de taille ! Les généraux ne sont pas sur le champ de bataille, contrairement aux tireurs qui utilisent l’hydroxychloroquine/azithromycine eux même. Donc les généraux se basent sur des données qu’ils reçoivent du champ de bataille et toute une série de problèmes montrent que ces données ne sont pas fiables. Ils auraient même compté des morts australiens qui n’existent pas! Finalement, les conseillers des généraux qui les ont aidés à compter les morts ont décidé de retirer leurs rapports !

Mais supposons un instant que les données du champ de bataille soient justes. Même dans ce cas, on trouve dans les rapports des problèmes qui nous montrent qu’un comptage des morts fait en restant derrière son bureau, loin du champ de bataille, ne serait pas très fiable. Penchons-nous sur la dernière étude, celle qui est internationale. Les auteurs disent qu’ils ont appliqué le traitement hydroxychloroquine/azithromycine ou un traitement voisin 48 heures après le diagnostic de la maladie. Mais ils ne disent pas combien de jours sont passés entre les premiers symptômes et le diagnostic. Donc on n’a aucun moyen de savoir combien de patients étaient au stade initial de la maladie dans leur échantillon. Ils sont probablement une minorité puisque tous les patients sont déjà hospitalisés et en général les gens ne vont pas à l’hôpital dès les premiers symptômes. En fait, les auteurs disent eux-mêmes que leurs données concernant l’effet des traitements sur le taux de survie “ne sont pas applicables au cas de l’utilisation de ces traitements en médecine ambulatoire, hors de l’hôpital » (ma traduction). Cela signifie que leurs résultats, même s’ils se basaient sur des données fiables, ne pourraient pas contredire ceux de l’IHU Méditerranée Infection ou d’autres équipes qui ont utilisé le protocole de l’IHU, puisque ce protocole a été conçu pour une utilisation principalement en médecine ambulatoire, sur des patients non sévères et pour réduire le taux d’aggravation et d’hospitalisation (pour tuer des attaquants avant qu’ils ne deviennent virulents). Mais dans la dernière ligne de l’article, les mêmes auteurs concluent que “ces régimes thérapeutiques ne devraient pas être prescrits en dehors d’essais cliniques » (ma traduction). Les Généraux qui liront ces lignes sans lire le reste de l’article pourront ainsi utiliser ces résultats pour justifier le rejet du traitement en toute circonstance, même pour les patients ambulatoire. C’est comme si on devait rester sans munition sur le champ de bataille parce que ces munitions ne permettent pas de sauver ceux qui sont déjà blesses ! Les Journalistes tombent dans le même piège qui consiste à confondre deux le début et la fin de la bataille, c’est-à-dire des circonstances thérapeutiques différentes. En outre, au cours des 48 heures entre le moment du diagnostic et l’administration du traitement, et au cours de la période entre le moment de récolte des données Baseline et le démarrage du traitement (quelle est la durée de cette période ? Les auteurs ne le précisent pas), l’état des patients a pu s’améliorer ou s’aggraver. Il aurait donc fallu introduire une variable « changement de l’état des malades entre diagnostic ou Baseline et traitement » et contrôler l’effet de cette variable. Sinon, il pourrait y avoir un biais de sélection : les malades qui se sont aggravés pourraient avoir reçu le traitement plus souvent, selon une logique d’usage compassionnel de ces traitements. Ainsi certains malades auraient reçu le traitement parce qu’ils mourraient, et non l’inverse. En d’autres termes, il se pourrait qu’il y ait plus de zombies dans un des groupes d’attaquants, et que ce soit la raison pour laquelle on a utilisé la munition contre ce groupe, alors que celles-ci ne marchent pas contre les zombies, sans que ce biais ne soit pris en compte dans l’analyse puisque les données Baseline auraient été récoltées avant que ces attaquants ne deviennent zombies. L’étude ne prouverait donc rien du tout. Mais je laisse aux statisticiens avancés, que je ne suis pas, le soin d’examiner ce problème de plus près.

Pendant ce temps, les défenseurs continuent d’utiliser la même munition, puisqu’ils voient qu’elle fonctionne et que ce n’est pas du qu’à la chance. N’ayant fait aucun test randomisé permettant de prouver définitivement que l’ hydroxychloroquine/azithromycine ne fonctionne pas, les Généraux développent une autre stratégie pour la discréditer. Ils disent qu’elle est dangereuse. Ils ont dit cela tout au moins  en France et aux USA. Pourtant les deux éléments contenus dans cette munition ont été utilisés des millions de fois pour défendre des millions de patients depuis des dizaines d’années, et il n’y a aucune donnée montrant des effets secondaire négatifs graves. Certes, une étude montre que bien que l’hydroxychloroquine n’a pas d’effets secondaires sérieux, le traitement qui la combine avec l’azithromycine, lui, en a. Mais les médecins qui utilisent ce traitement en France, à Marseille et a Paris, connaissent ces effets secondaires. Ils les gèrent grâce à un suivi rigoureux et en ne donnant pas le traitement aux patients pour lesquels cela serait contre-indiqué. Ainsi ils n’ont pas observé d’effets secondaires sérieux même après avoir administré l’hydroxychloroquine/azithromycine sur des milliers de patients. Mais malgré cela, les campagnes de discrédit continuent, montrant simplement la mauvaise foi ou l’incompétence de Généraux qui n’aiment pas cette munition alors qu’ils n’ont même pas essayé de la tester.

Utiliser la “science” contre la connaissance

Cette histoire est vraiment bizarre! Je ne peux toujours pas comprendre pourquoi les Généraux n’organisent pas le test qu’ils veulent plutôt que de compter les morts sur les champs de bataille, alors qu’ils disposent de conseillers très capables et qui savent comment concevoir des tests très sophistiqués. Bon, il y a une explication possible. Je n’ose l’envisager car c’est une explication terrible. Cela ressemble à une théorie complotiste, encore! Et je ne veux pas devenir paranoïaque ou avoir l’air de le devenir. En même temps, c’est la seule explication que je peux envisager. Les munitions qui sont utilisées sur le champ de bataille sont bon marché. Elles peuvent être fabriquées dans d’autres pays et vendues à bas prix car elles utilisent des composés connus depuis longtemps et qui ne sont pas protégés par des copyrights. D’un autre côté, les conseillers des Généraux ont des amis qui travaillent dans l’industrie des munitions et qui développent des nouvelles balles très sophistiquées, qui couteront très cher et génèreront des profits énormes, grâce à la protection par les copyrights. Et si ces conseillers cherchaient à sécuriser un marché pour leurs amis et pour ces balles high tech ? Cela serait terrible ! Cela signifierait qu’ils seraient prêts à laisser mourir les gens, sans munitions pour les défendre, simplement pour sécuriser les profits de leurs amis ? Non, je n’ose pas penser de cette manière. C’est simplement trop terrible. Nous ne pouvons juger ainsi tous ces gens qui conseillent les Généraux. Nous ne pouvons pas les voir comme étant complice d’une sorte de crime industriel. Ces conseillés sont des gens respectables, éduqués, intelligents, polis, qui apparaissent fréquemment sur les plateaux de télévision. Non, je ne veux pas devenir paranoïaque et voir le diable partout. En même temps, une autre voix dans ma tête me dit que peut être je deviens quelque peu naïf si je rejette cette explication. Cette voix est là car je commence à observer d’autres faits.

La première chose est que ce ne serait pas la première fois que l’industrie des munitions (l’industrie pharmaceutique) triche pour démontrer l’efficacité de ses armes. La deuxième est que cette industrie est très active pour tenter d’influencer les Généraux, est leur partenaire dans l’organisation des tests, et collabore avec de nombreux chercheurs qui conduisent ces tests, par exemple le test international déjà cité. Une firme qui s’appelle GILEAD les finance en partie, fournissant les munitions, tout au moins pour ses propres balles qui s’appellent remdesivir. On s’attend à ce que cette balle soit extrêmement chère! GILEAD a dépensé beaucoup d’argent pour la développer et n’a pas encore trouvé un marché pour l’écouler. La valeur des actions de GILEAD monte ou descend chaque fois que les médias annoncent que le remdesivir fonctionne ou ne fonctionne pas contre le COVID. Mais il n’y a pas de preuves fortes que cette balle fonctionne. Vous ne pourrez même pas trouver le type de preuve dont on dispose pour l’hydroxychloroquine/azithromycine. Un rapport dit que les patients traités avec remdesivir s’améliorent, mais il n’y a pas de comparaison avec des balles à blanc. Là aussi, ils n’ont pas organisé un test randomisé. La seule étude disponible ayant utilisé des balles à blanc dit que l’utilisation du remdesivir n’est pas associée avec une amélioration significative de l’état des patients. La bourse et les lobbies, plutôt que les faits et les preuves, expliquent pourquoi les Généraux font de plus en plus la                  promotion des balles remdesivir dans les batailles. 

Voilà nos réflexions. Le problème est que, tout comme nous ne disposons pas de preuves définitives sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine/azithromycine, nous ne disposons pas de preuve définitive que l’industrie biaise l’organisation des tests. Mais que signifie “preuve définitive”? De nos jours nous sommes tous obsédés par les “preuves”. Nous ne pouvons plus dire quoi que ce soit sans preuve obtenues dans des tests que les Généraux appellent « essais randomisés » avec un « placebo » dans une environnement « contrôlé ». Il est vrai que ce type de test est un moyen d’être sûr, ou presque sûr `(une certitude de 100% n’existe pas en science mais les statisticiens disent que l’on peut être sûr a 95, 99 ou même 99.9% avec ces essais) que l’on n’obtient pas un résultat donné du fait du hasard. Mais le monde n’a pas attendu les essais randomisés pour être capable de produire de la connaissance. La médecine a commencé d’exister et de produire des traitements efficaces avant l’utilisation des essais randomisés. En outre, les essais randomisés permettent d’être sûr des résultats seulement dans les conditions de l’expérience, pour un certain groupe de personnes et dans un certain contexte. Un traitement ne donnera pas forcément les mêmes résultats en dehors de l’expérience, car les personnes et le contexte seront différents, et le même essai donnera des résultats diffèrent selon le contexte dans lequel il est conduit. Ainsi, on peut faire des tas d’essais jusqu’à ce que l’un d’entre eux donne les résultats espérés et ne publier que celui-là. 

En outre, il n’est pas possible de tester beaucoup de sortes de munitions simultanément dans ce type d’essai en milieu contrôlé. Toutes les balles doivent être identiques, ou vous pouvez seulement comparer quelques types, tandis que dans la vraie vie, sur le champ de bataille, les défenseurs font des adaptations sur leur munitions, sont confrontés à une plus grande diversité de situations, et apprennent beaucoup de choses sur les conditions dans lesquelles tel type de munition est effectif, selon the type d’attaquant et le type de personne à défendre. Enfin, toute question ne justifie pas un essai randomisé. Il n’est pas nécessaire d’en faire un pour savoir si un parachute peut sauver une vie ! Vous n’en avez pas besoin non plus pour savoir si une molécule peut tuer un virus. Il est utile de faire des essais randomisés pour réduire le niveau de doute, mais quand vous vous rendez compte de manière répétée que le virus meurt chaque fois qu’on lui tire dessus, vous finissez par rencontrer une situation dans laquelle il serait immoral de dire à votre patient : « je suis désolé, je ne vais pas tirer cette balle pour tuer ce virus parce que vous êtes dans le groupe témoin ». Ou bien : « je vais tirer une balle mais peut-être c’est une balle a blanc qui ne fera rien, ce que je ne peux pas vous révéler ; c’est pile ou face ».

Ayons donc un peu de jugement et de bon sens ! Il est temps de demander que l’on inverse le sens de la demande de preuves. Les défenseurs utilisent l’hydroxychloroquine/azithromycine tous les jours, disent que ça marche, et ils ne peuvent pas être tous des menteurs. Nous devons donc leur faire confiance et prouver qu’ils ont tort si c’est ce qu’on pense. Sinon, la science va devenir un instrument que des personnes vont utiliser pour produire le genre de preuves qu’elles veulent, au lieu d’être utilisée pour produire une connaissance objective. Ce point doit être pris au sérieux car l’industrie n’a aucun intérêt à tester une munition qui est bon marché et entrerait en compétition avec ses balles high tech. Les Généraux doivent reconnaitre que les essais randomisés en milieu contrôlé ne sont pas la seule manière de produire des connaissances objectives, et peuvent être biaisés précisément parce qu’ils sont contrôlés par les quelques groupes qui les financent et fournissent des statisticiens chevronnés. Il est très facile de faire des tas d’essais en faisant varier les paramètres contrôlés et de ne publier ensuite que ceux qui donnent des résultats positifs. Qui contrôle les essais qui sont conduits sur le COVID en ce moment ? Je n’ai pas fait d’enquête la dessus mais clairement, les laboratoires pharmaceutiques sont sur la scène. Les Généraux doivent maintenant prendre le contrôle de ces essais et demander que l’hydroxychloroquine/ azithromycine soit testée également, et pas pour tirer sur des zombies! Un General s’est engagé dans cette voie aux USA, comme nous avons déjà indiqué. Espérons que d’autres vont suivre.

Une autre chose étrange se déroule dans cette histoire. On pourrait s’attendre à ce que beaucoup de gens commentent sur la controverse hydroxychloroquine/azithromycine, notamment parmi les journalistes. Eh bien, ils ne le font pas vraiment. Ils commentent autour de cela, mais pas vraiment sur cela. Ils commentent sur les défenseurs, pas sur les munitions. Ils disent que les défenseurs sont mauvais pour des choses autre que défendre. En fait, ils disent qu’ils n’aiment pas les défenseurs qui utilisent l’hydroxychloroquine/azithromycine. Ils ne fournissent aucune preuve définitive que cette munition ne marche pas, ce qui est normal, puisqu’aucun essai randomisé n’a été conduit pour vérifier cela. Mais ils disent néanmoins, ou tout au moins suggèrent implicitement, que cette munition ne devrait pas être utilisée. Ils disent que l’on ne sait pas si elle fonctionne, que c’est un traitement sans preuve (“unproven treatment”), un remède questionnable (“questionable cure”). 

Ils font cela pour deux raisons, en plus du fait qu’ils n’aiment pas certaines personnes. Tout d’abord, ce ne sont pas des scientifiques et ils font plus de politique que de science. Ils utilisent les résultats scientifiques préférablement quand ceux-ci vont sont cohérents avec leur agenda politique. Deuxièmement, comme les Généraux et beaucoup d’autres, ils ne comprennent pas ce que la science est véritablement. Certainement, ils ont raison quand ils disent que l’hydroxychloroquine/azithromycine est un “traitement sans preuve”,  si par « preuve » ils signifient 99 ou 99.9% de certitude. Mais imaginez que vous ne preniez des décisions dans votre vie que lorsque vous êtes surs à 99% que c’est la bonne décision. Certainement, vous seriez paralysé l’essential de votre temps! Et ce serait la même chose pour les gouvernements s’ils adoptaient ce principe. 99% de certitude, à supposer que cela soit possible, n’est pas quelque chose qu’on atteint directement. On doit toujours passer par une suite d’essais et erreurs, à travers l’action, et très souvent on n’atteint jamais même 95% de certitude. Quand on manque de temps et qu’on doit agir dans l’urgence, on doit forcément faire des erreurs au passage. Mais est-ce que c’est pire que ne rien faire quand le désastre est déjà là et balaie des milliers de gens en prenant leur vie ? Non, certainement pas ! Les Généraux et leurs conseillers, ainsi que de nombreux journalistes, ont confondu deux notions: l’idée de connaitre quelque chose avec certitude, et l’idée de connaitre dans un sens plus usuel, c’est-à-dire d’avoir un niveau de confiance suffisant envers une croyance pour justifier d’agir comme si cette croyance était vraie. Ils ont oublié que cette deuxième manière de raisonner s’applique aussi à la science. Une théorie scientifique est acceptée non pas forcement quand elle est prouvée, mais quand elle s’accorde mieux avec les faits que toute théorie concurrente.  A ce jour, la théorie “l’hydroxychloroquine/azithromycine guérit les patients COVID non sévères” s’accorde mieux avec les faits observés que la théorie concurrente “l’hydroxychloroquine/azithromycine ne guérit pas ces patients,” comme nous en convainc cette récente publication déjà citée. L’affirmation “nous ne savons pas” n’est pas une théorie et est une affirmation inutile et dangereuse puisqu’elle conduit à ne pas prendre sa chance de faire quelque chose en se basant sur la connaissance déjà disponible. Cette affirmation ne pourrait être acceptée que si on était totalement ignorant, or nous ne le sommes pas. Ainsi elle ne fait que refléter une mauvaise compréhension de ce qu’est la science et transforme la connaissance déjà disponible en ignorance. 

Conclusion

Ainsi, aucune expérimentation n’a été lancée pour tester l’effectivité du traitement hydroxychloroquine/azithromycine, bien que ces molécules soient considérées comme étant les plus efficaces pour traiter les malades COVID-19 au début de la maladie, à l’exception d’une étude lancée récemment mais dont les résultats ne seront disponibles que quand la bataille sera terminée. Comme l’a affirmé le Président Français Emmanuel Macron, nous sommes “en guerre” contre le COVID-19. Mais il semble que la guerre est dans les médias autant que dans le corps des patients, et qu’elle mobilise l’industrie pharmaceutique contre des médecins sidérés par la manière dont la crise est gérée. Ces derniers ont collectivement développé une diversité d’approches thérapeutiques autour de deux molécules, mais ils rencontrent une opposition qui se base sur de probables fraudes scientifiques, ou qui s’apparentent à des tentative délibérée de discréditer ces traitements sans observer les faits, ou en les observant de manière biaisée, en utilisant un nombre d’astuces qui ont très bien décrites ici Le débat porte plus sur les gens qui font la promotion de ces traitements, comme le Professeur Didier Raoult en France ou le Président Donald Trump aux USA, au lieu de porter sur l’approche thérapeutique elle-même, qui n’a toujours pas été testée selon dans un essai randomisé rigoureux, malgré les enjeux énormes. Pendant ce temps, les patients continuent de voir leur santé s’aggraver et de mourir sans que leur soient proposées toutes les options thérapeutiques possibles. A la fin, un discrédit total tombera sur les scientifiques, les journalistes, et les preneurs de décisions. Le manque de confiance envers les élites continuera de monter, sauf pour Donald Trump qui, malgré son ignorance et ses mensonges habituels, écoute ce que disent les médecins et évoque leurs succès, ajoutant malheureusement aussi ses propres fantaisies sur comment traiter les patients COVID. Les points de vue biaisés par le populisme d’un côté, par les intérêts financiers et industriels de l’autre, auront de plus en plus d’influence, les derniers produisant des effets encore plus délétères que les premiers. Au milieu, il restera peu d’espace pour l’avancée des connaissances en se basant sur les preuves, que tout le monde souhaite de ses vœux.  

Est-ce que cela ressemble à une théorie complotiste ? Eh bien, peut-être cela en a l’air, mais ne l’est pas. La notion de dissonance cognitive est plus adéquate pour rendre compte de ce qui se produit. De chaque côté de la controverse, les gens croient en ce qu’ils pensent et disent. Ils y croient parce que c’est le mode de pensée du groupe auquel ils appartiennent. Être contre son groupe, vivre dans une vue de la réalité qui serait en contradiction avec celle de son groupe, est douloureux, et c’est pourquoi la plupart des gens ne franchissent pas ce pas. Je le sais car j’en fait l’expérience moi-même. Réaliser que les preneurs de décision ont pris à tel point de mauvaises décisions et que les conséquences de ces mauvaises décisions sont des décès qui auraient facilement pu être évités me propulse en dehors de ma zone de confort. Je croyais aux capacités et à l’engagement des comités d’experts et des journalistes, tout au moins dans un domaine dans lequel on ne peut éviter d’être confrontés aux faits objectifs (c’est ce que je croyais) comme le secteur de la santé. Je pensais que ces experts étaient bien préparés pour prendre les bonnes décisions en se basant sur des faits clairs. Mais j’observe qu’ils ne l’étaient pas. Cette observation est douloureuse. Il me serait plus facile de croire que la situation est telle qu’elle est décrite par les médias de masse, de regarder le journal télévisé chaque soir, et de gérer ma vie en accord avec un plan établi par mon gouvernement. Mais avec l’internet, le journal télévisé et les grands quotidiens ne sont plus le seul moyen d’accéder à l’information. Je peux maintenant accéder aux faits plus directement et évaluer si les experts et les journalistes font leur travail correctement. Je peux observer qu’il y a deux types d’opinions sur les traitements COVID : l’opinion de ceux qui accèdent à l’information de première main (les rapports médicaux et articles scientifiques), qui croient en l’efficacité de l’hydroxychloroquine/azithromycine dans les stades précoces de la maladie, et l’opinion de ceux qui n’accèdent qu’à l’information de deuxième main (articles de journalistes et nouvelles télévisées), qui rejettent ou même jugent ce traitement. Comme beaucoup d’autres qui rapportent leurs observations ici et , je peux regarder les données brutes de rapports et publications scientifiques tels ceux cités dans cet article. Nous ne pouvons pas voir les faits directement. Nous ne pouvons pas voir les enregistrements des appareils de laboratoire qui montrent des virus mourir dans le corps des patients. Mais nous pouvons lire les écrits de ceux (scientifiques) qui font ces enregistrements, plutôt que les articles de ceux (journalistes) qui parlent à ceux (experts) qui lisent les articles de ceux (scientifiques) qui voient ces enregistrements ! Au lieu d’écouter experts et journalistes, nous pouvons lire les témoignages directs, et lire les rapports et études scientifiques qui montrent que quand les patients COVID sont renvoyés chez eux avec du paracétamol, beaucoup voient leur état s’aggraver et finissent par se rendre à l’hôpital ou beaucoup décèdent, tandis que pour ceux traitées avec l’azithromycine voir un autre antibiotique, et l’hydroxychloroquine, le risque d’aggravation et de décès est moindre. Nous pouvons lire qu’une molécule, l’hydroxychloroquine, a été utilisée depuis des décennies sur des millions de patients sans causer des effets secondaires important, et qu’elle est maintenant décrite comme étant un poison. Nous pouvons lire que les médecins qui prescrivent ces traitements sont mis au banc ou menaces, tandis que pleuvent les louanges pour remdesivir, un traitement promu par GILEAD sans preuve de son efficacité. Et nous pouvons lire à propos des efforts de lobby de GILEAD et de l’augmentation de la valeur de son action chaque fois que ces opérations de lobby réussissent. Notre sensation, lorsque nous prenons ces raccourcis vers des sources d’information plus proche du terrain, c’est comme être débranché de la matrice (“The Matrix”). C’est une sensation douloureuse. On ne peut plus regarder en confiance le journal télévisé après cela. On n’appartient plus au monde auquel on est supposé appartenir. On se retrouve dans un état de dissonance cognitive vis-à-vis de la plupart des gens autour de nous, y compris ceux que l’on aime. Mais cela est la condition pour une diversité de vue et l’émergence de la vérité. Diverses visions entrent en collision et il y a certainement un pouvoir régénérateur dans cela, un remède à l’entropie sociale et la corruption progressive de nos valeurs et croyances par le pouvoir de la finance et des industries. Est-ce qu’un juste futur émergera ? Espérons tout au moins que les faits clarifieront finalement le débat et que l’on en tirera les leçons pour avancer dans d’autres débats de société.