Le Professeur Raoult Commente l’Évolution de la Pandémie, les Phases de la Maladie, les Traitements et … le Délire Médiatique
Entrevue du Professeur Didier Raoult du 28 Avril 2020
Voici quelques notes tirées de cette entrevue du Professeur Didier Raoult, qui couvre l’évolution de l’épidémie, y compris son ralentissement dans divers pays / régions; ce que l’on sait aujourd’hui de la maladie et de ses différentes phases ; ce que l’on sait en matière de traitement précoce à base d’hydroxychloroquine, y compris les risques; quel est le rôle des médecins; et les progrès réalisés en France pour le traitement en réanimation.
Dans l’entrevue, le Professeur Didier Raoult, classé numéro 1 des experts en maladies infectieuses au monde, s’en prend aux médias. “L’hydroxychloroquine, la chloroquine, ce sont des médicaments incroyablement utilisés … Je ne sais même pas comment les médias ont pu devenir fous autour de cette histoire. C’est une vraie folie déconnectée de la réalité… Il suffisait de s’adresser à n’importe quel médecin pour savoir que le plaquenil est anodin et qu’on donne ça aux gens… Tout d’un coup, on découvre un produit toxique. C’est épouvantable, c’est complètement délirant… Il faut revenir à la raison, il faut que la raison reprenne ses droits, et qu’on arrête de considérer que ce médicament, qui a été découvert il y a 80 ans, et qui a été utilisé depuis, est devenu toxique en 2020.”
Pour le Professeur Didier Raoult, la majorité des médecins réagissent très bien. Toutefois, concernant les médecins qui n’interviennent pas rapidement et laissent la maladie progresser sans la traiter, il affirme que cela va contre la pratique médicale depuis … Hippocrate.
Le Professeur Raoult comment également sur les traitements en unités de soins intensifs, en réanimation en France: “Il s’est passé quelque chose qui est tout à fait remarquable, absolument extraordinaire, c’est la qualité des soins en réanimation.”
(attention : notes prises rapidement — merci de vous référer à l’entrevue)
Évolution de l’épidémie
Dans cette nouvelle entrevue, le Professeur aborde d’abord l’évolution de l’épidémie.
- la courbe en cloche typique des épidémies
- le fait que les épidémies disparaissent, que l’humanité n’a pas disparu à cause d’une épidémie, et qu’on ne sait pas pourquoi elles disparaissent
- le fait que des phénomènes d’écosystème, non compris, seraient à la base de la transmissibilité des virus
- il présente certains graphes, où l’on voit notamment bien la forme de cloche pour l’Italie, la Turquie, l’Allemagne, la France
- il cite une étude reconnue officiellement en France qui prédit que 99% des cas aux alentours du 19 mai
- il pense que à ce moment là, la transmissibilité du virus sera plus faible
- il ne pense pas qu’il y aura de rebond, de second vague
- il ne pense pas qu’il faille 70% de la population qui soit immunisée pour contrôler l’épidémie
- il pense que ces deux derniers éléments sont virtuels, n’émanent pas d’observations

Source: https://ddi.sutd.edu.sg/portfolio/items/445380
Les phases de la maladie
Il commente ensuite les traitements pour le coronavirus. Il insiste que maintenant, on connaît bien cette maladie, et qu’il y a plusieurs phases.
Il donne quelques chiffres:
- 25 000 personnes qui se sont fait testées à l’IHU de Marseille;
- les taux de positivité ont culminé à 22%,
- c’est maintenant c’est tombé à 5 ou 6 % de positifs;
- parmi le personnel, environ 3% ont été contaminés, car c’est l’équivalent de ce qui se passe dans la population générale
- à peu près 4000 patients ont été suivis
- 3300 ont été suivis en hôpital de jour
- 630 ont été hospitalisés
- 1500 souches ont été établies ; 1300 en cours de culture
- 1900 scanners thoraciques à basse dose réalisés, qui sont très importants, car montrent des lésions pulmonaires chez des gens qui apparement ne sont pas symptomatiques
- 7500 électrocardiogrammes ont été réalisés et supervisés par les cardiologues
- 434 génomes ont été séquencés et 309 analysés
- environ 1400 dosages d’hydroxychloroquine, 500 dosages d’azithromycine et 300 dosages de zinc ont été réalisés pour comprendre les médicaments et éviter tout surdosage (Important à noter ici l’apparition du Zinc dans les dosages effectués)

Le traitement de la maladie
Étant donné l’expérience considérable en matière de traitement, avec une base de données de 3500 personnes, voici les commentaires du Professeur Raoult.
- il y a plusieurs stades à la maladie. La première période, nous l’appelons la période d’incubation, entre le moment où le patient attrape le virus et le moment où il est symptomatique; la seule chose à ce moment là, c’est le virus, et les gens ne se rendent parfois même pas compte qu’ils ont le virus
- la période suivante, c’est la période clinique. Là les patients sont malades, ils font de la fièvre. C’est la manifestation la plus habituelle. C’est le virus qui est la cible, mais il faut les traiter relativement tôt. On sait ça pour la grippe par exemple. Le Tamiflu, cela fonctionne pendant le premier, le deuxième jour de grippe, et puis ensuite cela ne marche plus.
- on sait que pour les infections virales, c’est au début qu’il faut traiter, parce qu’ensuite, la réponse que nous pouvons avoir contre les virus est tellement forte que la question n’est plus le virus, mais la réponse
- progressivement, il n’y a plus de corrélation entre la charge virale (le nombre de virus) et la sévérité de la maladie. Et à la fin, il n’y a plus de virus.
- donc il y a une vraie évolution de la maladie, qui est d’abord une maladie virale, puis cela devient à la fois viral et réponse immunitaire, et après c’est juste une maladie liée à la réponse immunitaire
- et après, une fois que le patient est guéri, il y a un autre risque, c’est celui de fibrose pulmonaire, qui fait que le poumon ne marche plus du tout, alors qu’on pensait le patient guéri
- à chaque phase de la maladie correspond une phase thérapeutique
- pour pouvoir traiter les gens au début, je l’ai toujours dit, il faut traiter avec des médicaments qui ont une efficacité anti-virale et qui ne soient pas toxiques. Il ne faut pas de risques trop importants par rapport au bénéfice attendu
- c’est une des raisons pour lesquelles des médicaments tels que le Remdesivir ne peuvent pas être prescrits pour cela, car leur toxicité est trop grande; on le voit très bien avec l’étude qui est très vite disparue du site de l’OMS.
- (à noter que cette étude clinique randomisée sur le Remdesivir, qui conclut à l’inefficacité de ce traitement, est maintenant publique – voir cet article)
- la toxicité du Remdesivir fait qu’on ne peut pas donner cela pour une maladie qui au début est bénigne
- on peut donner des médicaments anodins par ailleurs, et les chinois l’ont fait aussi. la première étude a mené les chinois à décider de choisir l’hydroxychloroquine et on le Remdesivir, car c’est pas toxique, c’est pas cher et c’est disponible, ce qui était un choix raisonnable si on pensait qu’il fallait traiter les gens au début
- ensuite les choses s’aggravent, et là, c’est la réponse immunitaire qui devient importante. il n’y a plus de virus. Il n’y a plus besoin d’antiviraux à ce stade là. Car les antiviraux ne marchent plus. Il n’y a plus de virus.
- Le problème à ce stade là, c’est la réponse immunitaire. Il reste probablement une place pour l’hydroxychloroquine, qui est un modulateur de l’immunité.
- L’hydroxychloroquine, la chloroquine, ce sont des médicaments incroyablement utilisés.
- Je ne sais même pas comment les médias ont pu devenir fous autour de cette histoire. C’est une vraie folie déconnectée de la réalité. C’est des malades. Il suffisait de s’adresser à n’importe quel médecin pour savoir que le plaquenil est anodin et qu’on donne ça aux gens.
- Il s’est vendu en 2019, avant la crise, 1.2 millions de boites de plaquenil, donc 36 millions de comprimés de plaquenil.
- Et tout d’un coup, on découvre un produit toxique, épouvantable — c’est complètement délirant.
- Une étude récente de personnes utilisant le plaquenil pour l’arthrite, sur 900 000 personnes, montre une absence de problème cardiaque
- comment cette folie là a pris le monde est quelque chose qui est mystérieux
- toujours est il qu’il faut faire attention: la chloroquine et l’hydroxychloroquine, si on en prend à des doses suffisantes, on peut se suicider
- il faut revenir à la raison: c’est un médicament qu’on peut utiliser si l’on respecte les doses.
- quant à l’azithromycin, c’est le médicament qui a été le plus prescrit pour les infections respiratoires, y compris celles qui sont virales, car souvent il y a des surinfections bactériennes
- par chance l’azithromycine est particulièrement efficace en association avec l’hydroxychloroquine
- on a déjà traité plus de 3000 personnes avec ça. les choses se passent très bien. il n’y a pas eu d’accident médicamenteux.
- il faut revenir à la raison, il faut que la raison reprenne ses droits, et qu’on arrête de considérer que ce médicament, qui a été découvert il y a 80 ans, et qui a été utilisé depuis, est devenu toxique en 2020
- les gens ont mangé 36 millions de comprimés, rien qu’en ville, car je ne parle pas des de l’hôpital, et ce serait devenu brutalement un truc mortel.
- il suffit de demander à son médecin généraliste. tout le monde a déjà prescrit le plaquenil. c’est pas possible, c’est juste un truc invraisemblable.
- ce qu’on oublie, c’est que cette maladie (COVID-19) donne des atteintes du coeur – des myocardites. Il y a des myocardites mortelles. Que vous preniez ou ne preniez pas un traitement, il faut surveiller car ils peuvent faire des troubles du rythme et en mourir.
- on vit dans une époque où il faut avoir le maximum de sécurité, et c’est légitime de regarder les choses qui sont associées possiblement avec des torsades de pointe: le potassium base, d’autres co-médicaments, la longueur du Qt à l’électrocardiogramme, tout cela sont des choses que l’on peut faire, et si l’on fait ça, on n’a aucun ennui. Tout ça est très simple et ne justifie pas qu’on se mette dans des états pareils.
Le rôle des médecins
Concernant le rôle des médecins aujourd’hui dans la crise, voici les commentaires du Professeur Didier Raoult.
- J’ai trouvé que les médecins réagissent très bien.
- Je pense que je suis en phase avec la plupart des praticiens, qui voient les malades et qui disent: écoutez, il faut faire quelque chose.
- Beaucoup de gens réagissent ainsi, alors on donne de l’azithromyicine, on donne des macrolides, on les traite comme ça.
- L’idée qu’on peut laisser les gens jusqu’à ce qu’ils aient une insuffisance respiratoire sans rien leur donner, c’est une idée …. , la médecine n’a jamais fait ça. On soigne les gens. On leur donne quelque chose. Au moins pour les rassurer, pour dire qu’on s’occupe d’eux.
- On peut pas dire: les gens sont malades, on les laisse dans un lit jusqu’à ce qu’ils n’arrivent plus à respirer, et là ils vont à l’hôpital.
- C’est contre toute la pratique médicale, depuis … Hippocrate.
- On ne peut pas faire ça. On ne peut pas valider ça. C’est pas possible.
- Il commente sur la situation de Paris versus celle de Marseille: on utilise plus d’hydroxychloroquine et d’azithromycine à Paris qu’à Marseille!
- Peut être les médias, mais les médecins et les patients parisiens, ils ne sont pas plus fous que les autres: ils veulent des médicaments.
- C’est une histoire de médias parisiens. Mais les parisiens, ce sont des humains normaux, et quand ils sont malades, ils veulent qu’on les traite. Et les médecins parisiens, quand leurs patients sont malades, ils veulent les traiter. C’est des humains – pas des extra-terrestres.
A propos des traitements en soins intensifs
- il s’est passé quelque chose qui est tout à fait remarquable, absolument extraordinaire, c’est la qualité des soins en réanimation.
- Je sais que c’est comme ça à Marseille. A Paris, mes amis me disent la même chose. Quand il y a ces formes de détresse respiratoire, en général la mortalité est supérieure à 20 ou 25%.
- Dans les séries américaines, ce qu’on voit, ce sont des mortalités absolument considérables.
- Ce que les amis, les collègues nous disent, c’est qu’on a une mortalité beaucoup plus basse: 9 ou 10%. Un collègue à Paris m’a dit la même chose: 9 ou 10%.
- C’est parce qu’ils ont un réseau de tous les médecins réanimateurs entre eux, où ils s’échangent les informations qu’ils ont au fur et à mesure, et qui ne sont pas encore publiées, en particulier sur la coagulation
- Il y a de gros troubles concernant la coagulation. Ils ont changé leur thérapeutique. Ils l’ont adaptée en donnant des anti-coagulants le plus tôt possible, pour éviter les embolies pulmonaires, qui sont des causes de mort brutale.
- Ils ont aussi utilisé, hors protocole, des médicaments qui permettent de contrôler la réponse immunitaire.
- Cette réponse immunitaire qui est devenue folle, il faut la contrôler, et il y a des médicaments pour ça; il faut utiliser ces médicaments, même si il n’y a pas d’études randomisées, car il est ici question de sauver la vie des gens dans une situation qui est compassionmelle ;
- Il faut se servir des ces outils; quand on a des situations aussi graves, il faut utiliser tout ce que l’on peut utiliser pour sauver les gens
- Cette approche là, et la qualité de la réanimation française, qui a eu une réaction incroyable, car les salles de réanimation ont été débordées, il y a des salles qui ont été installées dans des conditions qui sont quasiment des conditions de guerre — le résultat de ça est tout à fait exceptionnel.
- On aurait pu avoir 30% de morts en plus, si il n’y avait pas eu la qualité de cette réanimation et de prise en charge, et donc ça, je pense que c’est très bien et que beaucoup de gens ont été sauvés car la qualité de la réanimation, quand on était à ce stade là, a été extraordinaire.
- Concernant la dernière phase, après la réanimation, il y a de vraies questions, et les pneumologues vont s’occuper de cela, pour savoir comment détecter les fibroses pulmonaires plutôt dans les gens qui ont eu cette rage épouvantable inflammatoire dans les réanimations et dans d’autres situations, qui posent une véritable question à l’avenir.