Québec: Critique en règle de la réponse gouvernementale par le Professeur Christian Perronne

Un avis d’expert du médecin français Christian Peronne, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier en Maladies infectieuses et tropicales. Hôpital Universitaire Raymond Poincaré. Université de Versailles – St Quentin en Yvelines, Garches, a été rendu public en anticipation d’une procédure judiciaire engagée contre les autorités québécoises. (SEE ENGLISH VERSION)

L’avocat montréalais Me Dominic Desjarlais, représentant un groupe de citoyens, a déposé ce 25 Mai une demande (modifiée) de pourvoi en contrôle judiciaire (demande de déclaration de nullité, d’inopérabilité et d’inconstitutionalité) relative aux mesures sanitaires prises dans la province canadienne du Québec. 

Il est demandé notamment à la cour de déclarer que le gouvernement (conseil des ministres) déclare nuls et inopérants tous les décrets et arrêtés ministériels adoptés depuis le 11 Avril 2020  en vertu de la Loi sur la santé publique; et de déclarer que le conseil des ministres ne puisse prendre des décisions sur des horizons de plus de 10 jours sans l’accord de l’Assemblée nationale. Il est aussi demandé de déclarer inconstitutionnelles toute une série de mesures gouvernementales. La demande est un document de 90 pages, hors annexes.

Les défendeurs et mis en cause sont: le Procureur général du Québec, la Direction de la santé publique; Dr Horacio Arruda (Directeur national de la santé publique du Québec); François Legault (Premier ministre du Québec); Christian Dubé (Ministre (provincial) de la santé et des services sociaux).

Plusieurs experts internationaux ont fourni des rapports pour cette demande: Astrid Stuckelberger (Expertise de santé publique), le Dr Laurent Toubiana (épidémiologie); le Dr Christian Perronne (infectiologie) et les Drs Clare Craig et Tanya Klymenko (tests PCR). Aucun expert québécois ou canadien n’est impliqué dans la démarche.

Nous examinons ici les principales analyses et conclusions, particulièrement sévères à l’endroit des autorités québecoises, du Dr Christian Perronne.

Concernant les tests

“Je note que le Gouvernement du Québec estime que « un cas est confirmé lorsqu’il y a détection d’acides nucléiques du SARS-CoV-2 ». J’estime qu’une telle définition n’est pas appropriée car bien trop large pour apprécier le nombre de personnes contagieuses ou développant des signes cliniques.”

“Un « cas confirmé » au Québec est donc une personne qui pourrait devenir contagieuse et/ou symptomatique, sans que la probabilité qu’il le devienne ne soit évaluable.” (page 5)

“Depuis août 2020, la pratique généralisée de tests PCR non fiables conduisant à de nombreux faux positifs ne permet plus d’avoir une idée réelle du nombre de cas. La plupart des « cas » recensés dans beaucoup de pays sont en fait des tests positifs chez des personnes en parfaite santé, non contagieuses.” (page 6)

“depuis août 2020, le seul indicateur qui permette d’apprécier le niveau de gravité de la maladie COVID-19 est le taux de mortalité, à savoir le rapport du nombre de décès au cours d’une période donnée sur la population totale.” (page 5)

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Isolement  des personnes malades

“Pour toute maladie contagieuse par voie respiratoire, la mesure la plus essentielle consiste à isoler drastiquement les personnes malades, et ce, dès l’apparition des premiers symptômes. Cela n’a pas été fait.”

“Pour ce qui concerne les personnes résidant dans les CHSLD, c’est un isolement important qui a été retenu (plus ou moins important suivant le palier d’alerte). Un tel isolement est tout à fait délétère et accélère évidemment la fin de vie de ces populations.” (page 61)

“La mesure la plus importante et en grande partie suffisante consiste à isoler immédiatement tout résident présentant des symptômes, comme on l’a toujours fait pour les pathologies respiratoires sévères. Et, bien entendu, traiter dès les premiers symptômes, sans attendre qu’il soit trop tard…”  (ce qui n’a jamais été fait au Québec durant cette pandémie) (page 61)

Absence de traitements précoces

“Aucune étude scientifique probante n’a pu démontrer, ni la justification, ni l’efficacité des mesures de confinement, même pour permettre une désaturation des hôpitaux, qui n’ont été saturés que par le non-recours à la prophylaxie et aux traitements précoces dès les premiers symptômes.” (page 61)

“Deux scandales ont successivement permis de bannir une solution de repositionnement thérapeutique à base d’hydroxychloroquine (le Lancet-Gate) et de promouvoir un médicament notoirement inefficace (cf. position OMS) et source d’effets secondaires potentiellement graves (le Remdesivir-Gate)”  (page 61)

“Je dénonce la dictature des essais randomisés contrôlés qui, éthiquement, ne se justifiaient nullement face à des études observationnelles extrêmement significatives. Ces essais ont été massivement instrumentalisés pendant la pandémie, pour ne donner aucun résultat exploitable sur des thérapeutiques de repositionnement.”  (page 61)

“En me basant sur les études les plus larges, incluant des méta-analyses, j’affirme les bénéfices de l’hydroxychloroquine, des macrolides, de l’ivermectine, de l’Artemisia annua, de la Vitamine D et du Zinc pour le traitement de la COVID-19, dès lors qu’ils sont prescrits à des personnes infectées dès les premiers symptômes.”

“Mon expérience clinique personnelle, à l’hôpital de Garche en France, confirme tout à fait les résultats des méta-études  que j’ai présentées dans le présent rapport quant aux traitements possibles et disponibles en ce qui concerne la COVID-19.”

“J’ai fourni dans ce rapport les recommandations d’experts les plus abouties en matière de prévention et de traitement afin de minimiser le nombre de patients infectés et, en cas d’infection, de minimiser la gravité des cas et donc les hospitalisations et les passages en réanimation.”

NDLR: rappelons ici qu’aucune personne atteinte de la COVID-19, y compris les plus vulnérables dans les CHSLD et autres résidences pour personnes âgées, n’a pu bénéficier d’une traitement précoce, au premiers symptômes, dans la province du Québec, ces traitements étant fortement réprimés par les autorités.

“Nous sommes donc en présence d’une maladie, la COVID-19, dont la mortalité est infime, si ce n’est dans les populations âgées et/ou présentant des comorbidités; et pour laquelle il a été, indépendamment des données acquises de la science, décidé d’écarter tout soin avant hospitalisation.”

Professeur Christian Perronne

Personnes âgées dans les CHSLD

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“J’ai été stupéfait de la consigne adressée aux médecins du Québec œuvrant en CHSLD, dans le Document 052 datant d’avril 2020 et indiqué ci-dessous, enjoignant à cesser tous les traitements non essentiels (ex : calcium, vitamine D, B12, bisphosphonate). L’inverse de ce qu’il faut faire pour ce qui concerne notamment la vitamine D…” (p. 38)

Il est ici fait référence au: “Guide COVID-19 pour les médecins en CHSLD. Version du 25 avril 2020. Par Sophie Zhang et Catherine Richer, co-chef adjointes hébergement CIUSSS Centre-Sud Révisé par Quoc Nguyen, Jean Pelletier, Andrée-Anne Parent et Diana Cruz-Santiago. Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île- de-Montréal”

“Dans le document 052 bis, datant de mai 2020 et indiqué ci-dessous, nous retrouvons la même préconisation de cesser tous les médicaments non essentiels : statines et aspirines en prévention primaire chez les 75 ans et plus, et Vitamine D, calcium, vitamine B12, fer, multivitamine, biphosphonate. Notons au passage que ce guide de soins écarte également tout traitement comportant notamment de l’hydroxychloroquine.”

Le document est: “COVID-19 – Particularités gériatriques.  Guide de soins et revue de la littérature (version 2020.05.03). Leblanc, J., Marchand, L., Vu, M. T.T., Latour, J., Nguyen, P. VQ., Nguyen Q. D., Desmarais, P. (2020). 3 mai 2020 Montréal (Qc) : Service de gériatrie du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).”

Inclus dans l’avis d’expert est le graphe suivant, qui illustre l’âge avancé de la plupart des personnes décédées de la COVID-19 au Québec.

Non incluse dans le rapport, mais présentée ici à titre d’illustration, est la répartition des décès selon le milieu de vie.

Source: https://www.inspq.qc.ca

NDLR: Ce dernier tableau montre que plus de 75% des décès au Québec ont eu lieu dans les CHSLD et autres résidences pour personnes âgées. Ces personnes âgées n’ont ni été soignées ni été hospitalisées malgré leur état critique. Au Québec, seulement 2.9% des décès attribués à la COVID-19 ont en fait eu lieu dans les hôpitaux (seul endroit où des soins ont été prodigués), ceci selon l’Institut national de santé publique du Québec – https://www.inspq.qc.ca/.

Effets collatéraux sur d’autres maladies

“Je suis d’avis qu’une étude devrait être menée au Québec sur les conséquences sur la mortalité globale des retards diagnostiques et thérapeutiques liés à d’autres maladies, retards dont les mesures prises pour la COVID-19 sont responsables (par exemple : non prise en charge en urgence de problèmes cardiaques ou neurologiques graves, retard dans la prise en charge de cancers, déprogrammations de rendez-vous médicaux et d’interventions chirurgicales).” (p. 13) 

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Menace grave pour la population?

“Pour le Québec, la mortalité s’établit, en date du 8 avril 2021, et depuis le début de l’épidémie, à 0,124 % (10 639 morts rapportés à 8 575 000 d’habitants). Un taux comparable à celui de la France à la même date (0,146 % avec 97 301 morts rapportés à 66 732 000 d’habitants). La mortalité causée par l’épidémie depuis son début, donc depuis un an, est donc faible.” (page 5)

“Compte-tenu des études désormais disponibles sur la population décédée de la COVID-19, mon opinion est également que la population âgée et/ou atteinte de comorbidités a constitué la presque quasi-totalité  des personnes décédées.” (p 61)

“Compte-tenu de la mortalité par la COVID-19, mon opinion professionnelle et scientifique est que la maladie ne constitue aucunement “une menace grave à la santé de la population, réelle ou imminente,” pouvant justifier l’établissement d’un état d’urgence sanitaire quelconque.” (p 61)


Le rapport d’expert contient aussi des analyses relatives à la vaccination, aux masques, aux écoles, aux mesures de confinement, qui ne sont pas reprises ici mais dont vous pouvez prendre connaissance en lisant le rapport d’expert.


Pour rappel, les autorités ont été informées dès début Avril 2020 de l’existence de traitements précoces mais, à la place de les encourager, ont adopté des mesures pour empêcher les médecins de les prescrire et les pharmaciens de dispenser les médicaments requis.

Les autorités ont été aussi alertées concernant les solutions thérapeutiques dans les résidences pour personnes âgées (CHSLD et autres) mais, à la place d’augmenter les soins, les ont réduits, notamment en supprimant la vitamine D (tel que décrit par le Professeur Perronne).

A voir: notre entrevue avec le Professeur Perronne de Septembre 2020.