Voyage aérien, transmission et prévention du COVID-19: leçons d’un vol vers les Caraïbes
On traite dans les médias ceux qui partent au soleil, dans le Sud, d’être des irresponsables. Toutefois, le virus est beaucoup plus présent dans un ville comme Montréal que dans des pays tels que Cuba et la République dominicaine, où l’on déconseille de voyager! Si vous voyagez au soleil, ce qu’il importe de faire, c’est de prendre des précautions supplémentaires dans les avions, car les dispositions anti-covid sur ceux-ci laissent clairement à désirer. Et bien évidemment, adoptez tous les comportements requis pour éviter de contracter la maladie et de la ramener avec vous à votre retour! Cet article relate un vol récent vers les caraïbes à partir de Montréal, et explique comment l’auteur a pris des précautions pour ce voyage et aussi ce qu’il a constaté lors de celui.
J’ai récemment volé de Montréal vers les Caraïbes avec Air Transat, une compagnie aérienne co-fondée par l’actuel premier ministre Legault du Québec, et qui sera bientôt rachetée, à rabais, grâce à la pandémie, par Air Canada.
English version: https://covexit.com/air-travel-lessons-from-a-flight-to-the-caribbean/
De nos jours, peu de gens osent voler. Il y a beaucoup de pression sociale et politique contre le voyage “non-essentiel” même si il est (encore?) autorisé.
Un article récent du grand groupe médiatique québécois Québecor (TVA, Journal de Montréal, Journal de Québec, etc.) dépeint les gens qui se rendent au Mexique pour les vacances d’hiver comme étant irresponsables.
L’article a suscité de nombreux commentaires très critiques de lecteurs, en confinement au Québec, envers ceux qui ont opté pour le voyage. Les autorités politiques ont d’ailleurs immédiatement réagi et promettent de nouvelles mesures relatives à ces voyageurs.
https://www.tvanouvelles.ca/2020/12/28/des-quebecois-sur-le-party-dans-le-sud
https://twitter.com/search?q=sur%20le%20party%20dans%20le%20sud&src=typed_query
Concernant la pression politique, Mme Valérie Plante, la mairesse de Montréal, qui est le point chaud de la pandémie au Canada, a fait part de ses préoccupations.
“Je ne vous cacherai pas que ça me préoccupe énormément, le retour à l’aéroport de Montréal, qui est la porte d’entrée pour le Québec.”
“Il faut vraiment s’assurer que les règles seront respectées à leur retour. L’isolement de 14 jours est absolument nécessaire […] On ne doit lésiner sur aucun effort.”
L’article rappelle aux lecteurs les sanctions en cas de non-respect des règles de quarantaine: amendes allant jusqu’à 750 000 $ (oui vous l’avez bien lu) et peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 6 mois !!
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a également averti la population:
«Faites ce qu’il faut; restez chez vous; protégez vos proches, nos travailleurs de première ligne, nos médecins, nos infirmières, nos aînés.»
À mon avis, protéger les Canadiens, en particulier les personnes âgées, est quelque chose que le Canada fait très mal, des milliers de personnes étant déjà décédées et des gens continuent de mourir inutilement, surtout dans les résidences pour personnes âgées.
Le Canada continue de refuser scrupuleusement à ses citoyens, y compris les résidents des institutions de type CHSLD et RPA, toute forme de prévention (à l’exception de quelques-uns qui ont été vaccinés) et de traitement précoce contre le C19, même avec les preuves croissantes et maintenant assez accablantes de l’efficacité de ces prophylaxies et traitements ambulatoires.
Une suggestion à Trudeau: vous voudrez peut-être vous abstenir de donner des leçons dans ce domaine. Le bilan du Canada est et continue d’être très mauvais. Vous ressemblez à Andrew Cuomo qui se dit fier d’avoir protégé les personnes âgées dans les résidences pour aînés de l’État de New York!
Le principal argument avancé pour décourager les Canadiens de voyager est que la situation pourrait être bien pire dans le pays de destination. Mais est-ce vrai?
Les destinations préférées des Québécois sont Cuba et la République dominicaine.
À Cuba, il y a eu jusqu’à présent 143 décès attribués au C19, pour une population de 11,3 millions d’habitants. C’est une mortalité de 13 par million d’habitants. C’est excessivement faible.
En République dominicaine, il y a eu 2 404 décès attribués au C19, pour une population de 10,9 millions d’habitants, soit une mortalité de 220 par million d’habitants. C’est plus mais reste très faible par rapport à d’autres juridictions.
https://www.worldometer.info/coronavirus/
Comparons à Montréal. Jusqu’à présent, il y a eu 3 826 décès pour une population de 2 014 millions d’habitants. C’est un taux de mortalité par habitant de 1 890 par million d’habitants. C’est fort élevé – une des pires mortalités en Amérique du Nord.
Oui, vous êtes découragé d’aller dans des pays où la mortalité attribuée au COVID est respectivement… 146 fois ou 8 fois plus faible!
Bien sûr, toutes les destinations du Sud ne font pas aussi bien dans la lutte contre la pandémie.
Mais il est clair qu’il y a de l’hypocrisie, voir de la démagogie, de la part des autorités lorsqu’elles prétendent que rester à Montréal est plus sûr que de voyager dans le Sud. Les données tendent à montrer précisément le contraire.
Mais revenons au transport aérien, et plus précisément à la prévention du C19.
À l’aéroport, l’enregistrement s’est déroulé sans incident. Il n’y a pas beaucoup de vols ces temps-ci, donc l’aéroport Trudeau (du nom du père de l’actuel PM, après beaucoup de controverse) était très loin d’être bondé.
Une distanciation sociale a été observée dans les files d’attente. Les personnes portaient des masques, etc. Sans incident.
Ce qui était surprenant, c’est qu’aucune question n’a été posée concernant les symptômes. C’était le cas à l’enregistrement, à la sécurité et avant l’embarquement. Il y avait un contrôle de température à la sécurité, mais rien d’autre.
Aucun test C19 négatif n’a été requis pour l’enregistrement ou l’embarquement.
L’embarquement aurait pu être mieux, surtout à la lumière du meilleur processus de débarquement, lorsque les occupants sont invités à partir rangée par rangée, en commençant logiquement par l’avant. Un tel processus n’a pas été mis en œuvre pour l’embarquement.
On nous a dit que l’avion avait été nettoyé et désinfecté. Il avait l’air vraiment propre. Peut-être qu’il y avait des produits chimiques quelque peu toxiques dans l’air, mais j’avais l’impression que la propreté était irréprochable.
L’avion était à pleine capacité ou presque, de sorte que la distance de 6 pieds n’était nulle part respectée à bord. Pas même 6 pouces de distanciation sociale!
J’avais choisi un siège de sortie de sécurité et n’avais qu’une seule personne juste à côté de moi. Il ne présentait aucun symptôme, pas même la moindre toux, ce qui m’a mis à l’aise. J’ai eu de la chance.
Parmi les passagers, certains toussaient bien sûr, car c’est l’hiver. Certains de ces passagers pourraient-ils avoir un début de COVID? Peut-être.
Il y a des articles dans les médias sur des personnes qui se rendent dans les Caraïbes pour faire la fête. Les voyageurs sur cet avion n’étaient pas de ce type. Juste des gens qui voyageaient, principalement en famille.
De mon siège, je ne voyais peut-être qu’une vingtaine de personnes, et je n’ai vu personne ne portant pas de masque. Les gens étaient calmes, suivaient les règles. Il semblait que tout se passerait sans incident.
Le personnel à bord était très gentil, mais apparemment un peu nerveux. Ils portaient des masques chirurgicaux et des gants. Ils ne portaient pas de lunettes de protection. Ils étaient constamment en contact étroit avec les passagers. Il n’y avait pas de bulle à l’intérieur de l’avion pour limiter les contacts.
Chaque passager a reçu un petit paquet avec un masque et aussi du désinfectant pour les mains – en très petite quantité, et il était difficile de le sortir de son emballage. On n’a pas conseillé aux gens de l’utiliser, et probablement peu l’ont fait.
A bord, la circulation de l’air était très présente, et l’on sait que la circulation et la filtration de l’air, avec des filtres HEPA, sont essentielles pour rendre le transport aérien raisonnablement sûr.
L’avion a décollé. C’était très calme dans l’avion. C’était un vol matinal d’environ 4 heures. Je pensais vraiment que les choses allaient continuer à se dérouler sans incident pendant les prochaines heures.
Mais, à ma surprise, malgré le court vol, les passagers se sont vu offrir un repas et des boissons, ce qui a déclenché une séquence d’activités propices à la propagation du virus.
D’abord, ce furent les repas, avec des options de type junk food: le plat de poutine traditionnelle du Québec, la pizza tout garnie et le grilled cheese. Très peu ont résisté à la tentation.
Des boissons étaient également proposées à bord, y compris des boissons alcoolisées.
Cela signifiait beaucoup de travail pour le personnel de cabine, qui n’avait pas d’autre choix que d’être en contact permanent avec les passagers.
Les passagers ont été informés qu’ils étaient autorisés à retirer leurs masques pour manger et boire.
La majorité des passagers ont choisi de prendre les repas et ont enlevé leurs masques. Donc, si quelqu’un était contagieux, il est très probable qu’il ait propagé le virus aux passagers à proximité.
Tout cela était totalement évitable.
À mon avis, pour un vol aussi court, les repas étaient totalement inutiles. Et des bouteilles d’eau n’auraient pu être offertes que sur demande. Mais ce n’est pas ce que la compagnie aérienne a fait.
Contrairement à certaines autres compagnies aériennes, il n’y avait aucune spécification pour les masques à porter par les passagers.
On pouvait voir une grande variété de masques. La plupart n’étaient pas des N95 ou des masques chirurgicaux, mais plutôt des masques en tissu, que ce soit achetés en magasin ou faits maison.
À l’exception des N95, les masques sont connus pour être peu efficaces pour protéger la personne qui les porte. Leur utilité réside plutôt dans le fait de ne pas contaminer les autres.
Mais si une majorité de passagers retirent leur masque pendant 30 minutes, pour prendre leur repas, il y aura beaucoup de virus dans l’air au cas où un ou plusieurs passagers étaient contagieux!
J’étais peut-être le seul dans l’avion à porter un N95. Je ne l’ai pas retiré une seconde. Je n’ai pas mangé la poutine ou la pizza ou même le grilled cheese. Je n’ai rien bu pendant le vol. J’ai eu un vol très agréable malgré le fait de n’avoir ni nourriture ni boisson.
Plus le vol avançait, plus les choses empiraient. A la suite de la nourriture et des boissons, pour beaucoup, mais pas moi, il était évidemment temps d’aller aux toilettes.
Je n’étais pas loin d’une salle de bain et ce dont j’ai été témoin était une pièce de théâtre franchement mauvaise.
La salle de bain était minuscule, classe économique oblige, et il y avait un flux constant de personnes entrant et sortant. Cela a duré probablement 2 heures, et il y avait d’autres toilettes sur le vol avec la même mauvaise pièce de théâtre – d’autres parleront de cirque. J’ai même vu plusieurs personnes utiliser la salle de bain plusieurs fois, malgré le court vol.
Parfois, la file de personnes devant la salle de bain devenait un peu longue à mon goût. Les avertissements de l’équipage de ne pas former de telles files n’étaient pas respectés par les passagers.
Si une personne dans le vol était contagieuse, avec les masques de mauvaise qualité utilisés par la plupart, et avec les contacts avec les surfaces, il est à peu près certain que le virus aura trouvé son chemin dans cette salle de bain. Les gens ne semblaient pas conscients des risques.
Le personnel de la cabine n’avait donné aucun avertissement pour décourager l’utilisation des toilettes. Ils sont cependant intervenus à plusieurs reprises pour les nettoyer, les assainir. Mais avec leurs masques peu efficaces, ils s’exposaient encore plus à d’éventuelles infections, juste pour faire leur travail.
Si la compagnie aérienne n’avait pas proposé de repas et de boissons, il y aurait eu une utilisation bien moindre des toilettes, beaucoup moins de contacts avec des surfaces et moins de risques de transmission. J’ai été vraiment surpris que cela n’ait pas été correctement pensé à l’avance.
Les infections et les éclosions sont loin d’être rares sur les vols. Au cours d’une période récente de 12 jours, il y a eu 101 vols intérieurs au Canada et 90 vols internationaux à destination / en provenance du Canada avec des cas ou des éclosions, selon les statistiques officielles.
Ces statistiques pourraient probablement être grandement améliorées en prenant des mesures supplémentaires, telles que la suspension de la nourriture et des boissons, et en éduquant les passagers sur la meilleure façon de se comporter pour assurer la sécurité du vol en matière de contagion virale.
De telles mesures supplémentaires, en particulier sur les vols courts, ne créeraient pas d’inconfort significatif pour les passagers et amélioreraient la sécurité.
Elles rendraient en fait les vols beaucoup plus attrayants, car beaucoup veulent voyager mais le craignent, en raison des pressions sociale et politique mentionnées ci-dessus, et aussi en raison des risques réels associés au transport aérien.
Les principaux bénéficiaires de telles mesures supplémentaires seraient le personnel de cabine, qui s’expose à un risque plus élevé en raison des nombreux vols sur lesquels il travaille et du fait qu’il est constamment en contact étroit avec de nombreux passagers.
Personnellement, je portais un masque N95 et je le trouvais à peine moins confortable qu’un masque chirurgical. Les masques N95 sont les seuls à vous offrir une protection raisonnable. Je ne porte un tel masque que dans une situation que je considère à haut risque.
Nous sommes maintenant 10 mois dans la pandémie et de tels masques devraient être disponibles, et peut-être obligatoires, pour voler, car la distanciation sociale est tout simplement impossible à respecter à bord.
Dans notre webinaire avec le professeur Paul Marik sur la prévention du C19 et le traitement précoce, il a mentionné qu’il portait un masque N95 pour voler. C’est un conseil très solide et crédible.
L’autre chose qu’il a faite, qui est également un conseil très solide et crédible, est la prophylaxie à l’ivermectine, quelque chose que nous avons couvert dans un article précédent. Une telle prophylaxie est peut être le meilleur moyen de protéger les passagers, et surtout le personnel de cabine, qui court un risque encore plus élevé d’exposition au virus.
L’activité dans l’avion s’est finalement calmée lorsque la descente a commencé.
Le débarquement s’est fait rangée par rangée, en commençant par l’avant, et on se sentait très en sécurité.
À l’aéroport, avant les douanes, une distanciation était imposée dans les files de passagers. Un contrôle de température et des tests COVID ont été effectués sur certains passagers.
Bien sûr, si des infections s’étaient produites à bord, ces tests ne les détecteraient pas.
Des distributeurs de désinfectant pour les mains étaient disponibles, mais leur utilisation était facultative.
Tout le personnel de l’aéroport portait des masques, de même que, et c’était une agréable surprise, toutes les personnes qui attendaient les passagers à l’extérieur du terminal.
Mon voyage n’était pas totalement fini. Pour atteindre ma destination, il m’a fallu prendre la route. J’ai opté pour un taxi. Le conducteur avait un masque chirurgical. J’ai demandé que les fenêtres soient complètement ouvertes, pour réduire le risque de transmission – ce que vous ne pouvez évidemment pas faire au Canada en hiver.
Le trajet en voiture m’a paru très sécuritaire, et l’était très probablement.
Le voyage était enfin terminé. J’avais pris des mesures supplémentaires par rapport à ce qui était requis, et me suis senti en sécurité. Je n’ai aucun symptôme du tout maintenant, 4 jours après le voyage. Je continuerai d’être vigilant bien sûr.
À destination, je reste très responsable, respecte la distanciation sociale et les autres règles et fais tout pour éviter d’être contaminé. Je ne veux pas attraper cette maladie.
Mais bon… Je suis aussi heureux d’aller à la plage, de prendre du soleil (et de la vitamine D), de respirer l’air frais et de profiter de la mer.
Je suis dans un endroit où, contrairement au Canada, la prophylaxie et le traitement précoce du COVID-19 sont pratiqués. Pas loin, il existe même un médecin de renommée internationale qui a traité avec succès des milliers de patients de cette manière.
Tous les médicaments requis, interdits ou fortement déconseillés au Canada pour le C19, mais nécessaires à la prophylaxie et au traitement précoce, sont disponibles ici.
Ce sont généralement des médicaments génériques très bon marché, classés comme essentiels par l’Organisation mondiale de la santé.
Dans le cas improbable où j’attraperais la maladie, je suis probablement dans un bien meilleur endroit qu’au Canada pour recevoir immédiatement le traitement approprié, dans les premiers jours suivant les premiers symptômes, pour éviter une forme grave de la maladie nécessitant plus probablement une hospitalisation.
Pour rappel, au Canada, on ne traite les gens atteints du COVID-19 qu’à l’hôpital, quand la maladie a déjà fort progressé et est beaucoup plus grave et difficile à traiter – un véritable scandale sanitaire dont peu de gens ont malheureusement saisi l’ampleur et les conséquences.
Pour moi, d’après cette expérience, il est clair que les autorités et les compagnies aériennes pourraient faire beaucoup plus pour éviter la propagation du C19 dans les avions.
Si vous décidez de voyager, ma suggestion serait de prendre toutes les mesures supplémentaires que vous pouvez, pour éviter l’infection, et de choisir une destination qui n’est pas trop loin, qui est sécuritaire et qui offre des soins médicaux dès les premiers symptômes, au cas où vous en auriez besoin.
Heureusement, il est toujours permis de voyager vers les Caraïbes et d’autres destinations pendant cette pandémie, du moins à partir du Canada.
Et en parlant du Canada, lors de votre retour, n’oubliez pas le risque d’une amende de 750 000 $ ou de 6 mois de prison que vous pourriez encourir en cas de transgression des règles de quarantaine!
N’oubliez pas non plus que vous courrez probablement un risque beaucoup plus élevé de développer une forme grave de la maladie et peut-être même d’en mourir à Montréal ou dans une autre grande ville canadienne que dans le pays que vous aurez visité.